L'image emblématique de l'Everest, son sommet enneigé perçant un ciel azur, incarne le défi ultime de l'alpinisme. Mais la question de savoir quelle est véritablement la plus haute montagne du monde est plus nuancée qu'il n'y paraît. Plusieurs critères, chacun avec ses propres mérites, entrent en jeu, et la réponse dépend du point de vue adopté.
Ce voyage au cœur des sommets les plus élevés de la planète explorera les différents critères de hauteur et les défis extrêmes auxquels sont confrontés les alpinistes qui osent se mesurer à ces géants de pierre. Nous découvrirons que la simple question de la hauteur cache une complexité fascinante et des défis humains hors du commun.
Définir la hauteur d'une montagne : une question de perspective
Avant de prétendre identifier la plus haute montagne du monde, il est impératif de clarifier la notion même de hauteur. Plusieurs méthodes de mesure coexistent, chacune menant à une conclusion différente, et soulignant la complexité de la question.
L'altitude au-dessus du niveau de la mer : le critère traditionnel
La méthode la plus répandue et historiquement la plus importante pour classer les montagnes est la mesure de leur altitude par rapport au niveau moyen des mers. En suivant ce critère, le Mont Everest, majestueusement perché dans l'Himalaya, se distingue avec une altitude officielle de 8 848,86 mètres, le faisant trôner comme le point culminant de la planète par rapport à la mer. Cette mesure est la référence historique et reste la plus largement utilisée pour le classement des montagnes.
Altitude de la base au sommet : le mauna kea, un géant caché
Une autre perspective consiste à considérer la hauteur totale d'une montagne, de sa base à son sommet. Cette approche révolutionne le classement, mettant en lumière le Mauna Kea à Hawaï. Bien qu'une partie substantielle de ce volcan colossal, environ 6 000 mètres, soit immergée sous l'océan Pacifique, sa hauteur totale, de sa base océanique à son sommet, atteint environ 10 200 mètres. Ce dénivelé phénoménal, considérablement plus important que celui de l'Everest, impose des défis techniques et environnementaux singuliers aux alpinistes. L'ascension du Mauna Kea, bien que moins médiatisée que celle de l'Everest, est loin d'être une promenade de santé.
- L'ascension du Mauna Kea exige une préparation physique rigoureuse en raison de son altitude et de son dénivelé importants.
- Les conditions météorologiques, fluctuantes et imprévisibles, peuvent rapidement devenir extrêmes.
- Les terrains volcaniques, avec leurs roches instables et leurs pentes abruptes, rendent l'ascension techniquement exigeante.
- L'adaptation à l'altitude est un élément crucial pour réussir l'ascension, avec une acclimatation progressive obligatoire.
- Le sommet abrite de nombreux observatoires astronomiques, ajoutant une dimension culturelle et scientifique à l'ascension.
La distance au centre de la terre : le chimborazo, plus loin que l'everest
La Terre n'est pas une sphère parfaite, mais un géoïde, légèrement aplati aux pôles et bombé à l'équateur. Ce détail géométrique crucial influe sur la distance entre le sommet d'une montagne et le centre de la Terre. Le Chimborazo, en Équateur, bien que culminant à seulement 6 263 mètres au-dessus du niveau de la mer, se trouve à une distance plus grande du centre de la Terre que l'Everest. Ce phénomène géodésique explique pourquoi le sommet du Chimborazo est environ 2 168 mètres plus éloigné du centre de la Terre que celui de l'Everest. Cette particularité géométrique positionne le Chimborazo comme le point le plus éloigné du centre de la Terre sur la surface du globe.
L'everest : le toit du monde, un défi extrême
L'Everest, malgré son statut de plus haute montagne au-dessus du niveau de la mer, reste une montagne extrêmement dangereuse, réservée aux alpinistes les plus expérimentés et les mieux préparés. Ses conditions extrêmes représentent un défi physique et mental sans pareil.
Un environnement impitoyable
Niché dans l'Himalaya, l'Everest est exposé à des conditions climatiques impitoyables : des vents catabatiques soufflant à plus de 160 kilomètres par heure, des températures glaciales pouvant atteindre -60°C, et une exposition intense aux rayons ultraviolets du soleil. Ces conditions représentent un danger constant d'hypothermie, de gelures et de maladies liées à l'altitude.
Une ascension techniquement délicate
L'ascension de l'Everest exige des compétences techniques poussées. La voie normale, côté sud, comprend des passages à des pentes raides, recouvertes de neige et de glace. Le terrain est parsemé de crevasses profondes, de séracs instables et de zones rocheuses abruptes. L'utilisation de matériel spécialisé, tel que crampons, piolets, cordes et équipements d'oxygène, est essentielle pour la survie à de telles altitudes. La gestion des risques d'avalanches et de chutes de pierres est un élément critique de la réussite de l'ascension. Le succès dépend d'une préparation rigoureuse, d'une planification minutieuse et d'une parfaite maîtrise des techniques d'alpinisme de haute altitude.
- Plus de 300 personnes ont perdu la vie en tentant d'atteindre le sommet de l'Everest.
- Environ 40% des décès surviennent lors de la descente.
- Le mal aigu des montagnes est une menace constante pour les alpinistes.
- Les températures extrêmement basses et le vent glacial augmentent le risque d'hypothermie.
- Les chutes de séracs et les avalanches sont des dangers imprévisibles.
L'impact humain et environnemental
L'ascension de l'Everest n'est pas sans conséquence sur l'environnement. Des tonnes de déchets, générés par les expéditions, polluent la montagne et menacent son écosystème fragile. La surpopulation sur les voies d'ascension, particulièrement pendant les saisons propices, crée des embouteillages et augmente les risques d'accidents. Le nombre croissant d'alpinistes exerce une pression considérable sur les ressources et l'intégrité de l'environnement. Une gestion responsable de l'alpinisme et des mesures de protection environnementale sont plus que jamais nécessaires pour préserver la beauté et l'intégrité de cet environnement unique.
Mauna kea et chimborazo : des défis spécifiques
Le Mauna Kea et le Chimborazo, bien que différents de l'Everest, présentent des défis propres et singuliers, illustrant la diversité des environnements montagneux et les adaptations nécessaires pour les conquérir.
L'ascension du mauna kea : un géant volcanique
Malgré une altitude au-dessus du niveau de la mer moins impressionnante que l'Everest, l'ascension du Mauna Kea est un défi majeur en raison de son dénivelé total considérable. L'environnement volcanique, avec ses terrains rocailleux, ses pentes abruptes et ses conditions météorologiques imprévisibles, ajoute une couche supplémentaire de complexité. L'altitude et le manque d'oxygène représentent des défis physiologiques importants, exigeant une acclimatation rigoureuse. De plus, le sommet du Mauna Kea abrite de nombreux observatoires astronomiques, soulignant la dimension scientifique et culturelle de son ascension.
Le chimborazo : le point le plus éloigné du centre de la terre
Le Chimborazo, situé près de l'équateur, présente des défis liés à l'altitude, à l'environnement volcanique et aux conditions météorologiques changeantes. Son environnement, caractérisé par des terrains accidentés, des pentes abruptes et une forte exposition au soleil, nécessite une préparation physique et technique rigoureuse. L'ascension est souvent influencée par des changements soudains de température et de précipitations, ce qui rend la planification et la gestion des risques encore plus cruciales. Son caractère unique, en tant que point le plus éloigné du centre de la Terre, accentue son attrait pour les alpinistes.
Le nombre croissant d'alpinistes qui se lancent à la conquête de ces sommets témoigne de l'attrait irrésistible de la haute montagne et de la soif humaine inextinguible de repousser les limites du possible. Une gestion responsable et durable de ces environnements fragiles est essentielle pour permettre aux générations futures de vivre la même expérience exceptionnelle. La préservation de ces paysages uniques et de leur biodiversité est un enjeu crucial pour l'avenir de l'alpinisme et de la planète.